Entretien de Virani Leach

À son tour, elle entre dans la salle et s'arrête un instant en voyant les personnes. Elle avance alors jusqu'au bureau pour se présenter.

-Bonsoir.. Virani Leach.

Dit-elle au cas où. Elle jette un coup d'oeil vers le préfet Vert qu'elle a déjà croisé avant de se concentrer sur la femme face à elle.

-Bonsoir Virani. Pas envie de perdre du temps ?

La régisseuse hoche légèrement la tête.

-Je ne peux te cacher que ce serait plus simple si tout le monde était comme toi. Faire les choses simplement et sans détour, c'est bien plus pratique tout de même. N'est-ce pas Silas ?

-Parfaitement mademoiselle.

Répond alors le préfet du tac au tac, avant de commenter.

-Vous allez apprécier celle là je pense. Merci pour tout à l'heure au passage. On a pu dévaliser la vendeuse, c'était bien pratique.

-Simplement et sans détours oui, mais pas de façon irréfléhi tout de même.

Elle esquisse un sourire avant de hocher la tête vers Silas.

-Pas de quoi, ça ne me dérangeait pas.

-Bien sûr. Après, on ne peut pas tout avoir. Spontanéité et réflexion sont souvent incompatibles.

Elle cligne des yeux puis se masse la nuque avant d'ajouter :

-Comment vois-tu la magie ?

-Comme un don permettant de faire beaucoup de choses. Bien comme mal je pense. Mais elle permet de comprendre beaucoup de notre monde à mon avis !

- Mal ? quel genre de mal ? Penses-tu que la magie doit servir à faire du mal ? Sais-tu que la simple pensée de la sorte peut te faire exclure d’ici ?

Et la serdaigle zyeute ensuite la réaction de la petite fille.

Virani fronce les sourcils.

-Toutes choses peut servir à faire le mal non ? Je ne pense pas qu'elle devrait servir à faire le mal, si elle peut le faire, comme toutes choses d'ailleurs. Et je n'ai pas l'intention d'avoir ce genre de pensées, je tiens à ma place ici.

- Peux-tu me décrire ta pensée là maintenant ?

-Eh bien.. Je réfléchis aux réponses que je vais vous donner ?

Virani ne comprend pas la question visiblement.

- C’est la toute la profondeur de ta pensée !?

-Non. Enfin quand vous me posez la question oui. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire je crois, désolée.

- Est-ce que tu essayes de comprendre alors ?

-Oui ? Mais je ne comprends pas ce que vous voulez dire par la profondeur de ma pensée.

Elle regarde la préfète Serdaigle.

- Eh bien, on va faire cela plus simplement, quand on te pose une question, comment ton cerveau étudie la chose ? Est- ce que cela te crée d’autres suites de questions pour parvenir à une réponse exacte ou alors est-ce que la réponse te vient soudainement sans détour ou encore est-ce que tu ne comprends souvent pas trop ce qu’on te demande et tu réponds ce qui te passe par la tête pour faire plaisir ou est-ce que tu cherches à retourner la question dans tous les sens pour au mieux tirer profit de la situation ?

-Et bien ça me créé d'autres questions oui, et en fonction de celle-ci je conclus différente réponses pour finalement répondre la plus appropriée ? Comme tout le monde non ?

Virani fronce légèrement un sourcil.

- Et dirais-tu que tu en ressors plus évoluée ?

-Tout dépend de la question initiale je suppose.

- Si celle-ci par sa méthode t’a amenée à te remettre totalement en question et te poser d’autres questions qui t’ont fait apporter des réponses par exemple ?

-Si il y a une remise en question alors oui je pense qu'on en sort évolué puisque on aura une façon de réfléchir différente.

- Si je te dis que j’estime que tu dois passer tes études dans la maison que je gère en tant que préfète, Serdaigle donc, tu en penses quoi ?

-La maison des Érudits ? Je crois que je suis curieuse de façon générale. Ce serait donc le meilleur choix non ?

- Je le pense, du coup madame j’ai terminé, si vous confirmez mon choix...

-C'est tout vu.

Un geste de baguette plus tard, Virani se voit parée d'habits teintés de gris et de bleu, le blason d'un aigle fièrement brodé sur la poitrine.

-Bienvenue à Serdaigle, Virani.