Entretien de Vincent Lortage

-Bonsoir à toi, Vincent Lortage. Comment te sens-tu ? Pas trop stressé ?

De près, La régisseuse ne semble pas particulièrement intimidante. Elle comme les quatres préfets sont parfaitement détendus.

-Si c'est le cas, sâche qu'il ne faut pas. On appelle ça les entretiens, mais ce n'est pas un test, c'est une discussion, pour en apprendre plus sur toi, tout simplement.

- Bonsoir Madame.... ?

Soit il a été distrait et n'a pas écouté, soit elle n'a jamais donné son nom lors du discours dans la Grande Salle. Par conséquent, il pousse son regard vers le coté droit de la poitrine de la Régisseuse, cherchant quelque chose qui s'apparente a un badge ou serait marqué son nom.

- Je ne suis pas stressé et je me sens... et bien euh.. je saurais pas vraiment le dire.

Compliqué pour un pré-adolescent qui n'a jamais connu le monde magique -et qui ne le connait toujours pas- de répondre a cette question étant son premier jour dans ce nouveau monde. Beaucoup d'émotion l'ont traversé qu'il ne sait pas forcément exprimer oralement dans l'immédiat.

-Lydie. Lydie Bellis. Je suis la régisseuse de cet école, un poste qui remplace l'ancienne fonction de sous-directeur, jugée trop étroite.

Elle sort une plume d'un tiroir du bureau et commence à écrire sur un bout de parchemin.

-Tu n'es pas stressé...C'est une bonne chose. Dis-moi, ça ne te dérange pas si je prends des notes ?

- Madame Bellis.

Termine-t-il donc sa phrase d'auparavant.

- Non.

Il tourne la tete de droite a gauche. Puis il regarde les 4 préfets de temps en temps. Toujours debout dans le centre de la pièce.

-Ils sont là pour t'observer, tout comme moi. Tu trouves peut-être ça étrange d'avoir un public, mais moi, avoir différentes opinions sur ta personne, je trouve ça bien pratique. Dis-moi, qu'est-ce que tu penses de la déco de la grande salle ?

La question ne semble pas avoir de lien avec le reste de la discussion, mais reste sérieuse.

Il se décide de répondre honnêtement dans ce cas, se disant que ça aura un rapport avec les dites "maisons".

- Les tableaux qui bouge, je trouve ça curieux et je me pose beaucoup de questions dessus. Ainsi que les plats qui apparaisse comme par "magie".

Soudainement il se met a glousser légèrement, on comprendra vite l'ironie de la situation vis a vis de l'expression "par magie". C'était le cas après tout.

- Sinon je pense que l'école est un endroit assez riche, je dis ça par rapport aux couverts en argent. A la cantine de l'école on avait pas de couverts en argent.

Issu de la classe moyenne, il était un élève scolarisé dans une école assez banal, ni pauvre, ni riche.

-C'est plus que comme par magie. Mais sache qu'ils n'apparaissent pas simplement, ils sont déplacés. On ne pourrait pas faire apparaître un plat de nulle part comme ça, même la magie a ses limites.

Elle hoche ensuite la tête aux dires de Vincent.

-L'argent c'est plus pour le côté tradition tu sais, ça se salit vite et il faut enlever la rouille très souvent. Bien sûr, ce sont les elfes qui font le travail, mais ils ne méritent pas qu'on leur complique la vie, après tout.

- Les elfes ? Vous voulez dire comme dans le Seigneur des Anneaux ?

Visiblement, il semble intéressé mais aussi interloqué. Il imagine tout de suite Galadriel s'occupant de l'argenterie de l'école.

-Ma foi...Je ne connais pas l’œuvre sur laquelle tu sembles te baser, mais je crois que la dépiction des elfes chez les moldus est quelque peut...différente. Un représentant s'il vous plaît !

Lydie tape dans ses mains et un elfe de maison tout rabougri apparaît devant l'enfant, vêtu d'une toge blanche frappé du blason de l'école qui contraste singulièrement avec l'individu.

-Vincent, voici un elfe de maison comme il y en a des centaines à Poudlard.

L'elfe s'empresse de s'incliner bien bas devant Vincent avant d'ajouter un.

-Bonsoir Messire !

Il semble à mi-chemin entre l'excitation et l'appréhension. Un peu comme les première années.

- Dépiction ?...

Il ne semble pas comprendre le mot, mais qu'importe puisque aussi tôt quelque chose apparaît devant lui. Quelque chose qui semble a première vu bien moche et ridiculement petite. Il est prit de stupeur a l'apparition, conservant ses yeux grand ouvert. Doté de parole mais bien loin de l'image que renvoi le Seigneur des anneaux sur les elfes pures. Reprenant rapidement un air plus neutre, il hoche la tete, assez surpris de l’appellation "Messire".

- Hmph... Bonsoir Monsieur ... euh ?

Visiblement, il attend qu'un nom lui soit porté. Vincent ne sait pas vraiment comment se comporter avec... ça ?

-Description si tu veux.

Ajoute Lydie avant de regarder l'échange.

-Je me nomme Roger. Puis-je vous être d'une quelconque utilité ?

Répond l'elfe à la question implicite du jeunot.

- Bonsoir Monsieur Roger alors. Vous serez Professeur ?

Question curieuse, mais venant d'un moldu c'est pas si incroyable. Il ne connait absolument rien de la "race" qui est présente devant lui, et évidemment, il aurait des dizaines de question a lui poser. Mais sur le coup il trouverait ça assez amusant que cet elfe soit enseignant. Meme si un enseignant qui s'occupe de l'argenterie de l'école serait tout aussi curieux.

-Non, il ne sera pas professeur, Vincent. Il est domestique. Il en faut beaucoup à Poudlard, vu les dimensions du lieu. C'est lui qui a supervisé la préparation des plats que tu as vu tout à l'heure.

Ce à quoi l'elfe ne peut s'empêcher d'ajouter.

-J'espère qu'ils seront à votre goût messire. Nous les elfes suons sang et eau pour vous donner le meilleur, tous les jours, toute l'année.

- Dites, je me demande juste. Mes parents roule pas sur l'or. Domestique, couverts en argent, p'tete qu'ils m'ont pas tout dit mais l'école est gratuite ? La cantine aussi ?

Il regarde Roger dans le cas précis puisque c'est lui en l’occurrence qui prépare les repas avec 100 personnes.

La Serdaigle au fond semble sourire.

- Ne t’en préoccupe pas, tu penses quoi de cette fonction de domestique toi ?

- J'en sais rien, il a l'air d'aimer ce qu'il fait. Mais bon, 7 jours sur 7 sans repos pour répondre aux demandes voila quoi.

Il hausse les épaules, indécis, il préfère pas juger trop vite puisqu'il y connait rien, il reste dans la comparaisons vis a vis des grosses femmes qui travaillait a la cantine de l'école publique et qui se plaignait tout le temps de leurs fonctions. Puis lui aussi a eu un a priori dégoûté a la vu de l'Elfe, une déception qu'il ne ressemble pas a ce qu'il avait imaginé.

- Je te demande clairement ton avis, pas que tu te retiennes par peur de froisser.

Vincent observe les autres personnes présente dans la salle.

- Monsieur Roger, vous en pensez quoi vous ?

Il ressent le besoin d'ajouter :

- Honnêtement, si c'est permis.

- Roger répondez-lui.

-Notre tâche est de servir les sorciers. Nous sommes nés dans ce but et ça nous rend heureux. C'est une vocation.

Une réponse teintée de fierté et malheureusement honnête pour un elfe habitué à cette culture de servitude.

- Avant de faire ta décision, imagine toi que cet elfe ait répondu l’exact contraire de ce qu’il vient d’énoncer.

- Si il avait répondu l'exacte contraire, ce serait pas correcte qu'il soit domestique puisqu'il serait surtout esclave.