Déplacement professionel

Quel. Fils. De. Pute.

Un étage désert et des langues de plombs inoffensifs. C'était la meilleure de l'année. Et maintenant, quoi ? Fuir ? Se battre ? Sur le court terme il pourrait peut-être faire quelque chose, mais ça allait rapidement dégénérer. A vrai dire, il doutait sérieusement d'arriver à sortir du ministère vivant, et les rumeurs sur ce qui arrivait aux gens qui venaient titiller Vadis étaient suffisamment détaillées et prolifiques pour ne pas en être.

Putain Colmon, vraiment ?

-Félicitations !

Harlem se met à applaudir bruyamment en faisant son sourire le plus aimable.

-Vous n'avez pas hésité une seule seconde !  Votre nom s'il vous plait ?

Il avait encore un carnet et une plume sur lui, alors bon...

-Rapidité...Effort Exceptionnel.
Pertinance de la réponse à la menace...Optimal.
Et...attitude...on va dire Acceptable.

Harlem se met à avancer naturellement vers l'homme qui vient peut-être de ruiner sa vie et lui tend la main.

-Enchanté, monsieur...

L'homme abaisse sa baguette et s'avance sortant de l'ombre ombrant quelque peu son visage tout en s'époussetant le costume.

- C-c-ce-ce-ce-cessez do-do-donc vo-vo-vo-vo-v-v-v-v-otre manège.

Peu confiant le dit agent du ministère hoche la tête en s'exprimant.

- J-j-j-je suis.

Fatigué de s'exprimer il sort simplement un papier qu'il tend à Harlem.

Un manège ? Quel manège ? Aucun manège par ici, non monsieur.

-Merci de votre collaboration.

Un papier ? Comment ça un papier ?

Naturellement Harlem prend ce qui lui est tendu, avant de l'ouvrir pour jeter un œil.  

Pas très à l'aise en présence de personne de valeur. Il devait voir trouble. Mais c'était moins pire que prévu. Harlem allait peut-être pouvoir garder ses membres en fin de compte.

-Et bien, ravi de faire votre connaissance, monsieur Slye. Je suis sûr que nous allons rapidement devenir de très bons amis.

Enfin surtout si l'homme ne le faisait pas tuer. Mais ça ne coûtait rien de le mettre en confiance, ou plutôt d'essayer.

Colmon...ne lui avait rien dit de tout ça. Et il devait bien rigoler du haut de sa tour d'ivoire. Espèce d'enculé.

-Je vous suis dans ce cas.

-Vous faites bien d'être là, Monsieur Slye. C'est assez perturbant comme endroit.

C'était très vide en tout cas.

-Mais pressons, nous n'avons malheureusement pas la journée je crois.

Hein Colmon ?

- Merci monsieur Slye.

S'exprime cet homme se tenant là au milieu de cette pièce qui semblait comme tout autre identique, si propre, si sombre, si neuve.

Le sorcier tient une cane dont le pommeau d'argent est une simple tête de loup, non pour s'appuyer mais sûrement pour la forme, cela pourrait rappeler la façon de se vestir et se tenir au 19ème siècle, un long manteau et un couvre chef plutôt ridicule pour les temps actuels.

- Vous pouvez disposer.

Une voix simple mais pourtant autoritaire, quelque peu rauque mais nulle effrayante, simplement elle émet à se faire entendre.

Harlem remercie d'un signe Slye pour le service qu'il lui a rendu, puis dévisage le nouvel interlocuteur un moment, avant de prendre la parole.  

-Vous savez je n'arriverai jamais à sortir d'ici sans lui.

Avant de fixer le chapeau de l'homme sans grande discrétion.

- Nul besoin de lui pour sortir de cet endroit, approchez, nous partons de ce lieu.

Thomas retire son Couvre-Chef et le tient fermement d'une main pour le tendre vers Harlem.

- Monsieur Delaney en passant, enchanté.

Tant pis. Quand à l'homme en face de lui...Peut-être était-ce un type célèbre du ministère. Il l'aurait sûrement reconnu, mais en tout cas il ne l'avait jamais vu dans l'entourage du ministre.

-Harlem Vadis, de même.

Répond-il ensuite machinalement avant de prendre le chapeau, s'attendant à disparaître d'un instant à l'autre.

- Allons-y.

Ce n'est pas le chapeau qui sera cet utilitaire.

- Bonne chance.

Des mots accompagnés d'un rapide coup de pommeau sur la main du jeune homme tenant le couvre-chef qui le font alors disparaître en un autre lieu.